Y-a-t-il une différence réelle entre l’observation du Sabbat et l’observation du Dimanche? Ceci, n’est-il pas simplement une affaire de deux différents noms et nombres?

Beaucoup de Chrétiens ne voient pas une différence réelle entre l’observation du Sabbat et l’observation du Dimanche. Pour eux, la seule différence qui existe entre les deux jours est une de noms, c’est à dire, le Sabbat par rapport au Dimanche; et une de nombres, c’est à dire, le septième jour par rapport au premier jour.

Indubitablement, cepoint de vue est tenue par beaucoup de Chrétiens sincères. La sincérité, quoi qu’elle en soit, ne peut pas rendre des idées fausses, en des idées justes. Le fait y est toujours que la différence entre l’observation du Sabbat et l’observation du Dimanche, n’est pas simplement une de noms ou de nombres, mais une d’autorité, de signification, et d’expérience.

Autorité.

D’abord, la différence en est une d’autorité, parce que, tandis que l’observation du Sabbat repose sur un commandement explicite biblique (Gn 2:2-3; Ex 20:8-11; Mc 2:27-28; Hé 4:9), l’observation dominicale tire son origine d’une tradition douteuse d’église, un peu semblable à ce qui donna l’origine à la célébration de Noël le 25 de décembre. Le manque d’autorité biblique pour l’observation dominicale peut bien être la raison majeure pourquoi, surtout dans le monde occidental, l’immense majorité de Chrétiens voient leur Dimanche comme un jour de congé, plutôt que comme un jour saint, un jour pour rechercher le plaisir et le profit personnel, plutôt que pour la recherche de la présence et la paix divine.

C’est seulement quand il y a une forte conviction théologique qu’un certain principe, tel que celui de l’observation du Sabbat, est divinement établi pour assurer notre bien-être physique, moral, et spirituel, qu’une personne se sentira obligée d’agir en conséquence. Le manque d’une telle conviction forte de l’observation du Dimanche, de la part de plusieurs Chrétiens, peut bien expliquer pourquoi ils ne voient rien de mal en consacrant leur temps du Dimanche, pour eux-mêmes, plutôt qu’au Seigneur.

Signification.

Deuxièmement, la différence entre le Sabbat et le Dimanche est une de signification. Tandis que le Sabbat commémore dans l’Écriture, la création parfaite de Dieu, la Rédemption complète et la restauration finale, le Dimanche est justifié dans la plus ancienne littérature chrétienne comme la commémoration de la création de la lumière, le premier jour de la semaine, comme le symbole cosmique-eschatologique du huitième jour, lequel est vu comme un type du nouveau monde éternel, et la commémoration de la résurrection du Christ le Dimanche.

Aucune des significations historiques qui ont été attribués au Dimanche, exige en tant que tel, l’observance du jour, par le repos et l’aoration du Seigneur. Par exemple, nulle part les Écritures suggèrent que la création de la lumière le premier jour, dût être commémorée par un repos et un culte le Dimanche hebdomadaire. Même l’événement de la résurrection, comme nous l’avons déjà vu, n’exige pas en tant que tel, une célébration dominicale ou annuelle.

Plusieurs Chrétiens voient leur Dimanche, en tant que Sabbat biblique, et ainsi ils transfèrent au Dimanche, l’autorité et la signification biblique du Sabbat. Une telle tentative manque de reconnaître qu’il est impossible de maintenir la même autorité, signification, et expérience, quand la date d’une fête est changée. Par exemple, si une personne, ou une organisation, pouvait réussir à changer la date de la déclaration de l’Indépendance du quatre au cinq juillet, la nouvelle date pourrait à peine être vue comme la vraie date légitime du Jour de la célébration de l’Indépendance.

De même, si la fête du Sabbat est changée du septième au premier jour, ce dernier peut à peine commémorer les actes divins de la création, la Rédemption, et la restauration finale, lesquels sont unis au symbolisme du Sabbat. Transférer la signification symbolique du Sabbat au Dimanche signifie, en fin de compte, de détruire la signification du Sabbat.

Expérience.

Troisièmement, la différence entre le Sabbat et le Dimanche est une d’expérience. Tandis que l’observation du Dimanche, commença et demeure largement ll période du culte, l’observation du Sabbat est présentée dans les Écritures en tant que repos et adoration de 24 heures. En dépit des efforts faits par Constantin, des conciles d’églises, et des puritains pour faire du Dimanche, un jour complet de repos et d’adoration, le fait reste que le jour a été traditionnellement observé principalement en tant qu’une ou deux heures de présence à l’église.

À la fin des services dominicaux de leurs églises, beaucoup de Chrétiens, en bonne conscience, iront au restaurant, dans un centre commercial, à un jeu de football, à la salle de danse, au théâtre, etc. La reconnaissance de cette réalité historique a conduit des érudits tel que Christopher Kiesling de discuter pour l’abandon de la notion du Dimanche en tant que jour de repos, et pour le maintien du Dimanche en tant que période de culte.[1] Son raisonnement est que le Dimanche n’a jamais été un jour total de repos et de culte, il n’y a donc pas d’espoir de le faire de même aujourd’hui, quand la plus part du peuple désire, non pas des jours saints, mais des jours de congés.

Célébrer le Sabbat, cependant, ne signifie pas seulement d’aller aux services de l’église, mais de consacrer ses 24 heures au Seigneur. Le commandement du Sabbat ne dit pas: « Souviens-toi du jour du Sabbat, pour le tenir saint, en assistant à l’école du Sabbat et aux services de l’église ». Ce que le commandement exige, c’est de travailler 6 jours et de se reposer le septième jour dans le Seigneur (Ex 20:8-10). Ceci signifie que l’essence de l’observance du Sabbat est la consécration du temps. L’acte de se reposer dans le Seigneur fait de toutes les activités du Sabbat, qu’elles soient le culte formel ou la confrérie informelle et la récréation, un acte d’adoration, parce que tout jaillit du coeur qui a décidé d’honorer Dieu.

L’acte de se reposer dans le Seigneur pendant le Sabbat devient le moyen par lequel le croyant entre dans le repos de Dieu (Hé 4:10) en faisant l’expérience d’une perception plus complète du repos divin de la création, la Rédemption, et la restauration finale. Cette expérience unique est étrangère à l’observation du Dimanche, parce que l’essence de la dernière n’est pas la consécration du temps durant lequel on fait l’expérience de la réalité des activités créatrices et rédemptrices de Dieu, mais plutôt une seule heure de culte, qui est généralement suivie par la recherche du plaisir et de faire du profit.

Les considérations qui précèdent suggèrent qu’en fin de compte, la différence entre le Sabbat et le Dimanche, fût la différence entre un jour saint et un jour de fête.


[1] Christopher Kiesling exprime cette vue dans son livre The Future of the Christian Sunday (New York, 1970).

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