Quelle est la signification de l’observation du Sabbat dans Hébreux 4?

Historiquement, l’observation du Sabbat mentionnée dans Hé 4:9-10 a été interprétée en tant qu’une abstention figurative d’actes culpabilisants, plutôt qu’une cessation littérale de travail. Pour soutenir ce point de vue, on fait appel à la référence d’Hébreux des « oeuvres mortes » (6:1; 9:14). Cependant, un tel concept, ne peut pas être compris dans Hébreux 4:10, où une comparaison est faite entre la cessation humaine et divine d’« oeuvres ». Il serait absurde de penser que Dieu cessa d’oeuvres impures. Le point d’analogie est simplement que, comme Dieu cessa de travailler le septième jour à sa création, ainsi les croyants ont à cesser le même jour de leurs travaux. Ceci est un simple énoncé de la nature de l’observation du Sabbat, qui comprend essentiellement  la cessation des travaux.

Une observation littérale du Sabbat.

Un support clair pour une compréhension littérale de l’observation du Sabbat est fourni par l’usage du substantif « sabatismos— repos de Sabbat » et du verbe « apoleipetai— reste », lesquels apparaissent dans Hé 4:9. Le verbe « apoleipetai » signifie littéralement « être laissé de côté ». Ainsi le verbe implique que l’observation du Sabbat ne s’est pas terminée avec la venue du Christ, puisqu’il a été « laissé de côté pour le peuple de Dieu ».

Le substantif « sabatismos— repos de Sabbat »,

lequel se trouve seulement une fois dans le Nouveau Testament, supporte cette conclusion. Nous avons montré dans le chapitre quatre que ce substantif est employé plusieurs fois dans la littérature subséquente du Nouveau Testament, en tant que terme technique pour l’observation du Sabbat. Cet usage correspond à l’usage du verbe apparenté Sabbatizo qu’on trouve dans la Septante (cf. Ex 16:30; Lv 23:32; 26:34; 2 Ch 36:21); lequel aussi a référence à l’observation du Sabbat. Nous concluons alors, que la référence de la cessation du travail, dans le verset 10, et le terme « sabatismos— observation du Sabbat » employé dans le verset 9, rend abondamment clair que l’auteur pense à une observation littérale du Sabbat.

La signification de l’observation du Sabbat.

Considérant l’intérêt de l’auteur des Hébreux de contrebalancer la tendance de ses lecteurs d’adopter la coutume juive liturgique, en tant que moyen pour gagner accès à Dieu, l’auteur peut à peine avoir seulement accentué l’aspect de « cessation » physique de l’observation du Sabbat. Cet aspect donne seulement une idée négative du repos, que d’elle-même, servirait seulement à encourager les dispositions judaïsantes existantes. Evidemment alors, l’auteur attribue un sens plus profond du repos du Sabbat.

Ce sens plus profond, peut-être vu dans l’antithèse que l’auteur fait entre ceux qui manquent d’entrer dans le repos de Dieu à cause de leur « incrédulité—apeitheias » (Hé 4:6, 11)— ce qui est l’infidélité qui résulte en désobéissance— et ceux qui entrèrent dans le repos par la « foi—pistei » (4:2,3)— ce qui est la fidélité qui résulte en obéissance.

L’acte du repos le Sabbat, pour l’auteur des Hébreux, n’est pas simplement une routine de rituelles (cf. « sacrifice » Mt 12:7) mais plutôt une réponse de foi envers Dieu. Une telle réponse entraîne, pas l’endurcissement de son coeur (4:7), mais un engagement pour entendre « sa voix » (4:7). Ça signifie, faire l’expérience du repos du salut de Dieu, non par les « oeuvres » mais par la « foi » (4:2, 3, 11), non en faisant mais en étant sauvé par la foi. Ça signifie, de cesser notre travail pour permettre à Dieu de travailler plus complètement et librement en nous.

Dans Hébreux, le repos du Sabbat qui reste pour le peuple de Dieu (Hé 4:9) n’est pas un simple jour d’inactivité, mais plutôt une opportunité renouvelée chaque semaine pour entrer dans le repos de Dieu, c’est à dire, de se libérer des soucis du travail afin de faire librement l’expérience par la foi du repos de Dieu de sa création et aussi de sa Rédemption.

Cette interprétation de l’observation du Sabbat, développée à la lumière de l’événement du Christ, était apparemment conçu pour éloigner les Chrétiens d’une compréhension trop matérialiste de son observation. Pour atteindre ce but, l’auteur, d’un côté rassure ses lecteurs de la permanence des bénédictions envisagées par le repos du Sabbat, et de l’autre côté, explique que la nature de ces bénédictions consiste à l’expérience d’un présent repos de salut, et d’un repos futur de restauration que Dieu offre à ceux qui ont « cru » (4:3).

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