La déclaration de Paul dans Col 2:16, comme Paul K. Jewett le pose, « n’arrive-t-il pas à démontrer, comme rien autre le peut, que Paul à enseigné à ses convertis qu’ils n’avaient pas l’obligation d’observer le septième jour du Sabbat de l’Ancien Testamen

Interprétation historique. [1]

Pendant toute l’histoire chrétienne, Col 2:16-17 a été constamment interprété signifiant que Paul regardait le Sabbat comme une institution typologique de l’Ancien Testament, accomplie par le Christ et par conséquent, il n’est plus obligatoire pour les Chrétiens. La déclaration « ainsi donc, que personne ne vous juge à propos de ce que vous mangez et buvez, ou pour une question de fête, de nouvelle lune, ou de Sabbats » (Col 2:16) a été historiquement interprété comme une mise en garde de Paul contre les cinq pratiques mentionnées, la dernière desquelles, est le Sabbat.[2]

Approbation, pas la condamnation.

Nous avons montré dans le chapitre 7, que cette interprétation historique est totalement fausse, parce que dans ce passage, Paul met en garde les Colossiens, non contre l’observation de ces pratiques, comme telles, mais contre la « personne » (tis) qui passe jugement sur la façon de manger, de boire, et d’observer les temps sacrés. En d’autres mots, le juge n’est pas Paul, mais les faux enseignants Colossiens qui imposent des « règlements » (2:20) sur la façon d’observer ces pratiques, afin d’acquérir un « culte volontaire, humilité et rigueur pour le corps » (2:23).

En avertissant contre le droit de ces faux enseignants de passer jugement sur la façon d’observer les fêtes, Paul met en doute, non la validité des fêtes, comme tels, mais l’autorité de ces faux enseignants de légiférer sur la manière de leur observance. L’évidente implication alors, est que Paul, dans ce texte, exprime, non une condamnation, mais une approbation de ces pratiques mentionnées, y compris l’observation du Sabbat.

Ceci est la conclusion que D.R. De Lacey lui-même soutire, en dépit de sa conviction que Paul ne s’attendait pas à ce que les Gentils convertis, observent le Sabbat. Il écrit: « Ici encore (Col 2:16) alors, il semble que Paul pouvait heureusement approuver l’observation du Sabbat… Quoi qu’il en soit, nous interprétons la situation, la déclaration de Paul « que personne ne passe jugement sur vous », indique que aucun règlement rigoureux est stipulé sur l’usage du festival ».[3] À la lumière de ces observations, nous concluons que dans Col 2:16, Paul exprime non une condamnation, mais une approbation implicite des pratiques, tel que l’observation du Sabbat.


[1] Paul K. Jewett, The Lord’s Day: A Theological Guide to the Christian Day of Worship (Grand Rapids, 1971), p. 45.

[2] Mon étude brève de l’interprétation historique de Col 2:14-16 se trouve dans Du Sabbat au Dimanche, traduction française de Dominique Sébire (P. Lethielleux, Paris 1984) pp. 265-268.

[3] D.R. De Lacey, “The Sabbath/sunday question and the law in the pauline corpus,” dans From Sabbath to Lord’s Day, ed. D.A. Carson (Grand Rapids, 1982), pp. 182-183. Nous soulignons.

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