Paix abondante en Christ
En Christ, il n'y a ni faiblesse, ni péché. En lui il n'y a ni passé à déplorer, ni avenir à redouter ; ni méprise à craindre ; ni plans renversés, ni desseins contrecarrés.
Le fruit de l’Esprit est la paix. La paix de Dieu…. gardera vos coeurs et vos esprits. Je vous laisse MA paix,
(Gal. 5:22,.Philip. 4:7; Jean 14:27)
La paix du coeur naturel
Ici surgit à l’esprit la vision d’une délicieuse matinée d’été. Nous nous délassons, tranquillement étendu dans un fauteuil, lorsque les volets intérieurs de la fenêtre, sous le souffle d’une brise qui passe, s’ouvrent tout à coup. Aussitôt s’offre à notre regard un magnifique tableau : le ciel bleu sans nuage, de vertes collines qui s’allongent et se perdent dans le lointain et un noble fleuve qui sourit et ballotte ses vagues étincelantes sur son large cours inondé de soleil. La vision dure un instant, puis, sous une bouffée capricieuse du vent contraire, les volets se referment soudain avec bruit. D’un seul coup, la gloire et la beauté de la scène s’évanouissent et restent cachées jusqu’à ce qu’un autre souffle de vent revienne en dévoiler les délices, destinées seulement à disparaître encore.
Certes nous avons la paix, mais les manifestations en sont inconstantes et volages ; un jour, elle nous remplit de calme, le lendemain, elle nous laisse dans les ténèbres et le désespoir.
La paix de Dieu
Quel contraste avec la paix que procure l’abondance de vie ! Car il y a une paix « qui surpasse toute intelligence » et, comme on l’a très bien dit, « toute inintelligence »,
- une paix qui nous garde plutôt que nous ne la gardons,
- une paix dont il est dit : « Tu garderas dans une paix parfaite le coeur qui s’assure en toi »,
- une paix qui, ne provenant pas d’une tranquillité extérieure, mais d’un Christ intérieur, ne peut être troublée par l’épreuve ou la tempête.
- C’est la paix que donne la plénitude de l’Esprit.
La mer a une surface qui s’agite, bouillonne, moutonne, écume, se soulève, chandelle et retombe sous chaque coup de vent qui assaille son instabilité. Mais elle a aussi des profondeurs qui restent depuis des siècles dans une paix immuable : le vent ne les balaye pas, les vagues ne les remuent pas. De même il y a, pour le coeur timide, des profondeurs immobiles de paix, dont le calme ininterrompu ne peut se dépeindre que par ces mots surprenants : « La paix de Dieu. »
La mort ne peut le vaincre, la maladie ne peut l’affaiblir, son idéal est toujours atteint, sa perfection réalisée. Passé, présent ou avenir, le temps qui s’efface ou l’éternité sans fin, la vie ou la mort, l’espérance ou la crainte, la tempête ou le calme, rien de tout cela ne peut troubler la paix de Celui qui s’appelle Le Dieu de paix. Et c’est cette paix qu’il nous appartient de posséder.
La paix de Jésus
Remarquez les circonstances où se trouvait. Jésus quand il prononça ces paroles comme cette paix nous semble alors étonnante ! C’était juste avant sa mort. Devant lui est le baiser d’un traître, le sifflement des fouets, le dur et sanglant chemin de la mort, la disparition de la face de son Père, sa royauté insultée par la couronne d’épines et le manteau de pourpre, et l’effrayante gradation des tortures de la croix.
Si jamais une âme d’homme dut être déchirée par l’agonie, accablée d’horreur, certes ce fut alors ! Mais au lieu de tristesse, de crainte et de frisson d’épouvante, écoutez ses prodigieuses paroles : « Je vous laisse Ma paix ! » Sûrement une telle paix en vaut la peine ! Sûrement une paix qui tient bon devant une vision si hideuse de trahison, d’agonie et de mort est une paix abondante ; il peut bien en dire : « Je vous la laisse, car elle durera ; c’est la paix de Dieu : elle demeure à toujours.
Mes enfants, remarquez mon heure de crise, qui que ce soit d’entre vous n’en aura jamais de plus sombre ; ma paix demeure inébranlable. Ma paix a supporté l’épreuve suprême, donc elle ne peut jamais faiblir ; eh bien ! je vous la transmets. »
L’inondation de Johnstown
Il y a quelques années un ami nous raconta un incident de l’inondation de Johnstown que nous n’avons jamais oublié. Il demeurait en aval de cette ville infortunée, et quand l’inondation fit rage, il se précipita en même temps que d’autres sur un pont, muni d’une corde, pour arracher à la mort les malheureux entraînés au fil de l’eau. Pendant qu’il attendait, son attention fut attirée par l’approche d’une maison à moitié submergée que le torrent impétueux poussait rapidement vers lui, et sur le toit de laquelle il vit une femme étendue.
Le coeur palpitant de sympathie, et avec le désir, ardent d’arriver à la sauver, il s’apprêta rapidement, et, comme l’étrange radeau approchait du pont, il jeta la corde, mais il manqua le but. Il court de l’autre côté du pont tandis que la maison s’engouffre sous une arche, et avec une hâte et une intensité fébriles, il jette encore sa corde, mais une fois de plus il échoue.
« Alors, dit notre ami, lorsque tout espoir de salut se fut évanoui pour elle avec la seconde tentative infructueuse, et que son arrêt de mort devint inévitable, cette femme, inclinée sur la pente escarpée du toit, et sa tête appuyée sur sa main, se tourna, et me regarda avec douceur. Jusqu’à mon dernier jour je n’oublierai jamais l’expression de ce visage.
Elle me fit un gracieux signe de tête en reconnaissance de mes efforts pour la sauver, et, dans cette heure suprême, sa paix rayonnait d’une gloire dont rien sur terre ou sur mer ne peut donner l’idée, et dont l’éclat ne se laissait altérer ni par le rugissement terrible de la tempête ni par la lutte des éléments. »