Paul n’enseigne-t-il pas dans Rm 14:5 que ça n’a pas d’importance qu’une personne estime un jour supérieur à un autre, et que tous les jours sont égaux? Cet enseignement n’implique-t-il pas que l’observation ou la non-observation du Sabbat est une affaire

On a déjà montré dans le chapitre 7 que le Sabbat ne peut pas être légitimement compris dans l’énoncé de Paul: « Tel juge un jour supérieur à un autre; tel autre les juge tous égaux [pareils— FC] » (Rm 14:5). En bref, on a soumis cinq raisons.

Pas de références à la loi mosaïque.

D’abord, la controverse dans Rm 14 entre les croyants faibles et les croyants forts, concernant le régime et les jours peut à peine remonter jusqu’à la loi de Moïse, parce que nulle part la loi de Moïse prescrit un strict végétarisme, une abstinence totale de vin, ou une préférence de jours vraisemblablement pour le jeûne. Que la loi mosaïque ne soit pas mise en jeu dans Rm 14, est aussi indiqué par le terme « koinos— commun », lequel est employé pour désigner un aliment « impur » (14:14). Ce terme est radicalement différent du mot « akathartos— impur » employé dans Lv 11 (Septante) pour désigner des aliments illégaux.

Pas d’endossement de tous les jours « égaux ».

Deuxièmement, Paul applique le principe de base « Celui qui attribue de l’importance à un jour particulier le fait pour honorer le Seigneur » (Rm 14:6FC), seulement dans le cas de la personne qui observe le jour. Jamais dit-il l’opposé, c’est à dire l’homme qui estime tous les jours pareils, les estimes « pour honorer le Seigneur ». En d’autres termes, concernant le régime, il enseigne qu’une personne peut honorer le Seigneur en mangeant ou en s’abstenant (14:6) mais pour ce qui concerne les jours, il ne concède même pas que la personne qui regarde tous les jours pareils fait ainsi pour le Seigneur. Donc, Paul donne à peine son endossement à ceux qui estiment tous les jours pareils.

Paul observait le Sabbat.

Troisièmement, si, comme cela était généralement présumé, c’était le croyant « faible » qui observait le Sabbat, Paul se classerait lui-même avec les faibles, puisqu’il observait le Sabbat et d’autres fêtes juives (Ac 18:4, 19; 17:1, 10, 17; 20:16). Paul, pourtant se voyait lui-même comme « fort » (« nous qui sommes fort » 15:1), ainsi, il pouvait à peine avoir pensé à l’observation du Sabbat, quand il parle d’une préférence sur les jours.

L’observation du Sabbat: pas une affaire personnelle.

Quatrièmement, l’avertissement de Paul « que chacun soit pleinement convaincu dans sa propre pensée » (14:5) peut à peine se rapporter à l’observation des jours saints, tels que le Sabbat, la Pâque, et la Pentecôte. Si Paul avait enseigné à ses convertis Gentils à regarder l’observation du Sabbat, comme une affaire de conviction personnelle, les Chrétiens Juifs l’auraient immédiatement accusé de témérité en annulant la loi du Sabbat, comme ils firent pour ce qui concerne la circoncision (Ac 21:21).

S’il y avait un conflit dans l’Eglise de Rome, concernant l’observation des jours saints, le problème aurait été encore plus manifeste que celui sur le régime. Après tout, les habitudes de manger sont une affaire privée; mais l’observation du Sabbat est un exercice religieux public de toute la communauté. La moindre discordance sur ce dernier, aurait été non seulement digne de remarques, mais aussi incendiaire.

L’absence de controverse entre Paul et les Chrétiens Juifs, concernant l’observation du Sabbat, est peut-être l’évidence la plus efficace que jamais Paul ne fit de l’observation d’un tel jour, une affaire personnelle.

Un problème limité.

Cinquièmement, le fait que Paul accorde 27 versets à la discussion des aliments et moins de 2 versets (14:5-6) à celle des jours, suggère que la dernière était un problème très limité pour l’église Romaine, probablement parce qu’il avait à faire à une conviction personnelle sur le pour et le contre de certains jours pour accomplir certains exercices spirituels, tel que jeûner. Un soutien pour cepoint de vue est fourni par la Didache (ch. 8) qui enjoint de jeûner le mercredi et le vendredi, plutôt que le lundi et jeudi, comme les Juifs. Sur ces affaires, Paul refuse de délibérer, parce qu’il reconnaît que les exercices spirituels peuvent être accomplis de différentes façons, par différentes personnes.

À la lumière des considérations ci-dessus, nous concluons que Rm 14:5, n’implique pas que l’observation ou la non-observation du Sabbat, est une affaire de choix personnel, parce que les « jours » rapportés, n’avaient pas de rapport avec les saints jours bibliques.

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