Paul et le Sabbat

Paul, enseignait-il à ses convertis, qu’ils n’étaient plus sous aucune obligation d’observer le Sabbat du septième jour? Historiquement, la plupart des Chrétiens ont maintenu, et maintiennent encore cette vue. Ils ont généralement cru que Paul enseignait qu’à la croix, fut la terminaison de la loi de l’Ancien Testament, en général, et de l’observation du Sabbat, en particulier. Dans le chapitre précédent, nous avons examiné l’attitude de Paul, à l’égard de la loi en général. Nous avons démontré que Paul rejeta la loi en tant que méthode de salut, mais la soutint en tant que critère moral de conduite

chrétienne. Dans ce chapitre, nous considérons le point de vue de Paul sur le Sabbat en particulier. Nous nous efforcerons d’établir si Paul préconise l’abrogation ou la permanence du principe et de la pratique de l’observation du Sabbat.

  Une seule référence explicite.

Il faut noter au début, bien que Paul se réfère constamment à la loi dans ses écrits, il mentionne le Sabbat explicitement, seulement une fois, dans Colossiens 2:16; où le terme apparaît dans la forme plurielle (en Grec: « Sabbats— sabbaton »). Deux autre passages de Paul ont été cités traditionnellement, c’est à dire, Galates 4:8-10 et Romains 14:5-6, comme faisant allusion au Sabbat.

Sur la base de ces textes, le consensus historique prédominant était que Paul regardait le Sabbat de l’Ancien Testament comme étant plus obligatoire, surtout pour les Chrétiens Gentils.  Paul K. Jewett démontre bien l’interprétation historique, quand il écrit: « L’énoncé de Paul (Col 2:16) semble démontrer, comme rien d’autre ne le pouvait, qu’il enseigne à ses convertis qu’ils n’avaient aucune obligation d’observer le Sabbat du septième jour, de l’Ancien Testament. »

De ces trois références, la plus grande importance a été donnée à Colossiens 2:14-17, étant donné que le passage parle explicitement du Christ clouant quelque chose à la croix (2:14) et conseille contre faire attention aux règlements concernant plusieurs choses, y comprenant « un Sabbat » (2:16).

Procédé. Cette investigation dans l’attitude de Paul envers le Sabbat, sera dirigée en examinant avant tout Colossiens 2:14-17, et secondement, l’information fournie par Galates 4:8-11 et Romains 14:5-6.

1. L’hérésie des Colossiens

La référence de Paul pour l’observation des « sabbats » dans Colossiens 2:16, est seulement un aspect de « l’hérésie des Colossiens » réfutée par Paul. Il est nécessaire, par conséquent, de s’informer avant tout, de la nature globale de ces faux enseignements qui menacent de « frustrer de la victoire » (Col 2:18TOB) les croyants Colossiens. Ces enseignements, sont-ils des ordonnances mosaïques, et peuvent-ils être identifiés avec le « le document écrit— cheirographon » que Dieu par le Christ « a annulé… a fait disparaître… a cloué à la croix » (Col 2:14)?

La plupart des commentateurs définissent l’hérésie des Colossiens comme des enseignements syncrétistes, lesquels unissent des éléments hellénistiques et Juifs, ensemble. Un tel faux enseignement avait deux aspects, soit théologique et pratique.

  Aspect théologique.

Théologiquement, la « philosophie » Colossienne (2:8) faisait concurrence avec le Christ pour l’allégeance de l’homme. Sa source d’autorité, selon Paul était une « tradition » humaine et son but était de donner la vraie « sagesse » (2:3, 23), la « connaissance » (2:2-3; 3:10) et d’assurer l’accès à et la participation à la « plénitude de la divinité » (2:9-10; 1:19).

Pour atteindre la plénitude divine, les Chrétiens furent exhortés à rendre hommage aux principautés cosmiques (2:10, 15); aux « principes élémentaires du monde » (2:8, 20) et aux puissances angéliques (2:15, 18) et en faisant des pratiques ascétiques ritualistes (2:11-14; 16, 17, 21, 22). Essentiellement alors, l’erreur théologique consistait d’interposer des médiateurs inférieurs à la place de la Tête, Elle-même, Jésus-Christ (2:9-10, 18-19).

  Aspect pratique.

La conséquence pratique des spéculations théologiques des hérésies des Colossiens, était l’insistance sur un strict ascétisme et ritualisme. Ceux-ci se consistaient dans le dépouillement « du corps charnel » (2:11— signifiant apparemment un retrait du monde); un traitement rigoureux du corps (2:23), une interdiction, soit de goûter ou de toucher certaines sortes d’aliments et de boissons (2:16, 21) et l’observation attentive des jours saints et des saisons— fêtes, nouvelle lune et Sabbat (2:16).

Les Chrétiens furent amenés probablement à croire qu’en se soumettant à ces pratiques ascétiques, ils n’abandonnaient pas leur foi en Christ, mais plutôt qu’ils recevraient encore plus de protection et s’assureraient d’un plein accès à la plénitude divine. Ce bref résumé suffit à démontrer que le Sabbat n’est pas mentionné dans un contexte d’une discussion directe sur la nature de la loi, mais plutôt dans un contexte de croyances et de pratiques syncrétiques préconisées par les « philosophes » Colossiens.

2. Le document écrit, cloué à la croix

Pour combattre les faux enseignements ci-dessus, Paul choisit d’exalter la centralisation et la supériorité du Christ qui possède « toute la plénitude de la divinité » (2:9) et fournit une pleine rédemption et un pardon complet des péchés (2:11-14). Pour souligner la certitude et la plénitude du pardon du Christ, Paul utilise trois métaphores: la circoncision, le baptême, et le « document écrit » (2:11-14). Du dernier, il dit que Dieu, par le Christ, a « annulé… fait disparaître… cloué à la croix… le document accusateur— cheirographon » (2:14).

  La loi mosaïque?

Quel est ce « document écrit— cheirographon »? Traditionnellement, il fut interprété comme étant la loi mosaïque avec toutes ses ordonnances, y comprenant le Sabbat, que Dieu avait rejeté et clouée à la croix. Cette interprétation populaire est injustifiée, pour au moins deux raisons. D’abord, parce que, comme E. Lohse le fait remarquer, « dans l’ensemble de l’Epître, le mot loi (nomos) n’est pas utilisé. Mais de plus, l’idée même de loi, qui semble si centrale à Paul lorsqu’il présente son évangile, est complètement absente ».

Deuxièmement, cette interprétation diminue l’argument immédiat (v.13) conçu à prouver la plénitude du pardon de Dieu. L’effacement de la loi morale et/ou cérémonielle, procurerait à peine aux Chrétiens l’assurance divine du pardon. La culpabilité n’est pas effacée en détruisant les codes de la loi. Les derniers laisseraient seulement le genre humain sans principes moraux.

  Livre enregistrant le péché.

Des études récentes ont éclairé la signification de « cheirographon », qui se trouve seulement une fois dans l’Ecriture (Col 2:14). Son usage dans la littérature apocalyptique indique que le cheirographon est employé pour désigner le « livre enregistrant le péché » ou le « certificat d’endettement du péché », mais pas la loi morale ou cérémonielle.  Ce point de vue est supporté aussi par la proposition « et ceci, il l’a enlevé du milieu » (2:14). Le « milieu » était la place occupée au centre de la cour, ou l’assemblée, par les témoins accusateurs. Dans le contexte des Colossiens, le témoin accusateur est le « livre enregistrant le péché » que Dieu, par le Christ, a effacé et a enlevé hors de la cour.

Par cette audacieuse métaphore, Paul affirme la plénitude du pardon de Dieu. Par le Christ, Dieu a « annulé », a « rejeté », a « cloué à la croix » « le livre enregistrant nos péchés, lequel, à cause des règlements, était contre nous ». La base légale de ce livre enregistrant de péchés, était « les statuts obligatoires, les règlements » (tois dogmasin), mais ce que Dieu détruisit sur la croix n’était pas la base légale (la loi) pour notre implication dans le péché, mais le livre enregistrant nos péchés.

En détruisant l’évidence de nos péchés, Dieu a aussi « dépouillé les principautés et les pouvoirs » (2:15), parce que, il n’est plus possible pour eux d’accuser ceux qui ont été pardonnés. Par conséquent, il n’y a pas de raison pour que les Chrétiens se sentent incomplets et pour qu’ils cherchent l’aide de médiateurs inférieurs, puisque le Christ a fourni le plein pardon et une Rédemption complète.

Nous concluons alors que le document cloué à la croix, n’est pas la loi en général, ou le Sabbat en particulier, mais plutôt le livre enregistrant nos péchés. Toute tentative de lire en lui une référence au Sabbat ou à toute autre règlement de l’Ancien Testament est une fantaisie injustifiée et gratuite.

3. Approbation ou condamnation de l’observation du Sabbat

  Le Sabbat: Une ombre passée?

Ayant démontré la fausseté des spéculations théologiques des faux enseignants Colossiens, en réaffirmant la suprématie du Christ et la plénitude de Sa rédemption (2:8-15), Paul se tourne vers quelques aspects pratiques de leurs habitudes religieuses, disant: « Ainsi donc, que personne ne vous juge à propos de ce que vous mangez et buvez, ou pour une question de fête, de nouvelle lune, ou de sabbats: Tout cela n’est que l’ombre de ce qui devait venir, mais la réalité relève du Christ » (Col 2:16-17).

Historiquement, ce passage fut interprété, comme le dit Luther, qu’ici « Paul abolit le Sabbat par nom et l’appelle l’ombre passée, parce que le corps, lequel est le Christ lui-même, est venu. »

Pour tester la validité de cette interprétation traditionnelle, nous considérerons les questions suivantes: (1) Est ce que Paul met en garde les Colossiens contre les pratiques « de manger, de boire, des fêtes, des nouvelles lunes, ou des sabbats » en tant que telles, ou met-il en garde contre ces faux enseignants qui imposaient des « règlements » sur la manière d’observer ces pratiques? (2) Qu’elle est la nature de ces « règlements »? Sont-ils tirés des prescriptions mosaïques ou de l’idéologie syncrétiste?

  Mise en garde contre les faux enseignants.

La déclaration « ainsi donc, que personne ne vous juge… » (Col 2:16) a été traditionnellement interprétée comme une mise en garde de Paul contre les cinq pratiques mentionnées. Cette interprétation est totalement fausse, car dans ce passage, Paul met en garde les Colossiens, pas contre l’observation de ces pratiques, comme telles, mais contre « personne » (tis) qui passe jugement sur la façon de manger, de boire, et d’observer les temps sacrés.

On doit prendre note du fait que le juge qui prononce le jugement, n’est pas Paul, mais les enseignants faux Colossiens qui imposent des « règlements » (2:20) sur la façon d’observer ces pratiques, afin d’acquérir un « culte volontaire, humilité et rigueur pour le corps » (2:23).

D.R. De Lacey, écrivant dans le tout récent symposium From Sabbath to Lord’s Day, commente correctement: « Le juge est probablement un homme de tendances ascétiques, qui désapprouve le manger et le boire des Colossiens. La façon la plus naturelle de prendre le reste du passage, ce n’est pas qu’il impose un rite des jours de fête, mais plutôt qu’il désapprouve certains éléments d’une telle observation.»  Probablement le « juge » désirait que la communauté observe ces pratiques d’une façon ascétique (« rigueur pour le corps » 2:23,21), pour l’énoncer plus crûment, il désirait que les croyants Colossiens fassent moins de festins, et plus de jeûne.

  Approbation implicite.

En avertissant contre le droit de ces faux enseignants de passer jugement sur la façon d’observer les fêtes, Paul ne met pas en doute la validité des fêtes, comme tels, mais l’autorité de ces faux enseignants de légiférer sur la manière de leur observance. L’évidente implication alors, est que Paul, dans ce texte, n’exprime pas une condamnation, mais une approbation de ces pratiques mentionnées, lesquelles inclus l’observation du Sabbat.

Il est remarquable que même De Lacey atteint cette conclusion, en dépit de sa conviction que Paul ne s’attendait pas à ce que les Gentils convertis observent le Sabbat. Il écrit: « Ici encore (Col 2:16) alors, il semble que Paul pouvait heureusement approuver l’observation du Sabbat… Quoi qu’il en soit, nous interprétons que la situation, la déclaration de Paul « que personne ne passe jugement sur vous », indique qu’aucun règlement rigoureux est stipulé sur l’usage du festival ».  À la lumière de ces observations, nous concluons que dans Col 2:16, Paul n’exprime pas une condamnation, mais une approbation implicite des pratiques, tel que l’observation du Sabbat.

4. La nature des « règlements ».

  Pratiques syncrétistes.

Quelle est la nature des « règlements » donnés par ces faux enseignants concernant la façon de manger, de boire, et d’observer le Sabbat? Malheureusement, Paul nous donne seulement quelques indices. Il mentionne qu’ils consistaient « d’humilité et d’un culte des anges », « l’humilité et rigueur pour le corps » (2:18, 23), et qu’ils enseignaient: « Ne prends pas! ne goûte pas! ne touche pas! » (v.21).

Ces expressions, indiquent que les règlements ne tiraient leur origine de la loi Lévitique, puisque nulle part elle envisage un tel programme ascétique. Bien que la nomenclature des fêtes soit Juive, la motivation et la manière de leur observation sont le résultat d’une idéologie syncrétiste.

Eduard Lohse note d’une façon perceptive que « dans le contexte Colossiens, l’ordre d’observer les fêtes, la nouvelle lune, et le Sabbat, n’est pas fondé sur la Torah, selon laquelle Israël reçut le Sabbat comme signe de son élection du milieu des nations. Plutôt, les jours sacrés doivent être observés dans l’intérêt « des éléments de l’univers », qui dirigent la route des étoiles et aussi prescrivent minutieusement l’ordre du calendrier… La « philosophie » fit usage de termes lesquels sont le résultat de la tradition juive, mais qui ont été transformés dans le creuset du syncrétisme pour être assujettis au service « des éléments de l’univers ».

  Condamnation de déformation.

Dans l’ancien monde, il y avait une croyance universelle que l’ascétisme et le jeûne, rendaient une personne capable de venir plus près d’un dieu et de recevoir une révélation divine.  Dans le cas de la « philosophie » des Colossiens, le régime proscrit et l’observation des temps sacrés, furent manifestement regardés comme une expression de soumission à, et d’adoration aux pouvoirs (éléments) cosmiques de l’univers.

L’avertissement de Paul contre les « règlements » de ces faux enseignants, peut à peine être interprété comme une condamnation des lois mosaïques concernant la nourriture et les fêtes, puisque ce que l’apôtre condamne, ne sont pas les enseignements de Moïse, mais leur usage déformé par les faux enseignants Colossiens. Un précepte n’est pas annulé par la condamnation de sa perversion.

  L’ombre de la réalité.

Paul continue son argument dans le verset suivant, disant: « Tout cela n’est que l’ombre de ce qui devait venir, mais la réalité relève du Christ » (Col 2:17). À quoi le pronom relatif « cela » (ha dans le Grec) se rapportait-il? Se rapportait-il aux cinq pratiques mentionnées dans le verset précédent, ou aux « règlements » concernant ces pratiques promues par les faux enseignants?

Dans une étude préalable, je plaidai pour la première, suggérant que Paul place les pratiques de régimes et l’observation des jours « dans leur juste perspective Christologique, en opposant « ombre » et « corps ».»  Après beaucoup de réflexion, j’ai ensuite changé d’idée et je suis devenu en accord avec E. Lohse, que le pronom relatif « cela » se rapporte, pas aux cinq pratiques mentionnées comme telles, mais plutôt aux « règlements » concernant de telles pratiques promulguées par les faux enseignants.

  Une référence aux « règlements ».

Cette conclusion est soutenue par deux considérations. D’abord, dans le verset 16, Paul ne met pas en garde contre les mérites ou démérites de la loi mosaïque, concernant la nourriture et les fêtes, mais contre les « règlements » concernant ces pratiques préconisés par les faux enseignants. Ainsi, il est plus plausible de prendre les « règlements » plutôt que les pratiques actuelles comme antécédent de « cela ».

Deuxièmement, dans les versets qui suivent immédiatement, Paul continue son avertissement contre les enseignements décevants, disant, par exemple, « Ne vous laissez pas condamner par des gens qui prennent plaisir à des pratiques extérieures d’humilité » (2:18S); « pourquoi vous pliez à des règles… Ne prends pas! ne goûte pas! ne touche pas!» (2:20-21)?

Puisque ce qui précède et ce qui suit ce pronom relatif « cela » traite des « règlements » de la « philosophie » des Colossiens, nous concluons que ce sont les « règlements » que Paul décrit comme « l’ombre de ce qui devait venir » (2:17).

Vraisemblablement, les partisans de la « philosophie » des Colossiens, maintenaient que leurs « règlements » représentaient une copie, laquelle rendait les croyants capables d’avoir accès à la réalité (« plénitude »). Dans un tel cas, Paul tourne leur argument contre eux, en disant que leurs règlements ne sont « que l’ombre de ce qui devait venir, mais la réalité relève du Christ » (2:17). En appuyant sur le fait que le Christ est le « corps » et la « tête » (2:17, 19), Paul montre que toute « ombre » projetée par les règlements n’a pas de valeur significative.

À la lumière des indications ci-dessus, nous concluons que ce que Paul appelle une « ombre d’autrefois » n’est pas le Sabbat, mais les enseignements décevants de la « philosophie » des Colossiens, qui encourage les pratiques de régime diététique et l’observation des temps sacrés comme aide auxiliaire au salut.

5. Le Sabbat dans Colossiens 2:16

  Les Sabbats annuels?

Les « règlements » préconisés par la « philosophie » Colossienne avaient à faire, pas seulement avec de la « nourriture ou de boisson », mais aussi avec les temps sacrés dénotés en tant « d’une fête, d’une nouvelle lune ou de sabbats » (2:16). Les commentateurs sont d’accord que ces trois mots représentent une suite logique et progressive (annuelle, mensuelle et hebdomadaire), de même qu’une énumération exhaustive des temps sacrés. Cette interprétation est confirmée par l’occurrence de ces termes, en ordre semblable ou inverse, cinq fois dans la Septante, et plusieurs autres fois dans d’autres littératures.

Certains voient les « Sabbats—sabbaton », en tant que référence aux Sabbats de cérémonies annuelles, plutôt que le Sabbat hebdomadaire (Lv 23:6-8, 21, 24-25, 27-28, 37-38). Un tel point de vue, cependant, rompt l’ordre logique et progressif et ignore le fait que dans la Septante, les Sabbats de cérémonies annuelles ne sont jamais désignés tout simplement comme « Sabbat » (sabbaton), mais toujours avec l’expression composée « Sabbat des Sabbats » (sabbata sabbaton). Des indications telles que celles-ci, montrent irrésistiblement que le mot « sabbaton » employé dans Colossiens 2:16, ne peut pas se rattacher à aucun des Sabbats de cérémonies annuelles.

  Jours de la semaine.

Est-ce que la forme plurielle « Sabbats— sabbaton » se rapporte exclusivement au Sabbat du septième jour? Le fait que le pluriel est employé dans l’Ecriture, pas seulement pour désigner le Sabbat du septième jour, mais aussi à la semaine dans son entier (Septante Ps 23:1; 47:1; 93:1; Mc 16:2; Lc 24:1; Ac 20:7), suggère la possibilité que le terme peut se référer aux jours de la semaine.  Cette dernière vue s’harmonise mieux avec l’ordre de l’énumération, qui suggère des fêtes annuelles, mensuelles et hebdomadaires.

Un ordre semblable, mais inversé, est donné par Paul dans Galates 4:10, où il oppose un enseignement remarquablement semblable, lequel incluait l’observation de « jours, les mois, les temps et les années! » Le fait que la liste des Galates commence avec les « jours » (hemeras, pluriel) suggère la possibilité que les « Sabbats » dans Colossiens, peuvent aussi se référer aux jours de la semaine en général, plutôt qu’au Sabbat du septième jour, en particulier.

  Observation superstitieuse.

Pour les besoins de l’enquête, admettons que les « Sabbats » dans Colossiens se rapportent à ou renferment le jour du Sabbat, la question qui doit être considérée est: Quelle sorte d’observation du Sabbat, les faux enseignants, préconisaient-ils? Les données fournies par Colossiens sont peu nombreuses pour répondre à cette question d’une manière concluante. Cependant la nature de l’hérésie nous permet de tirer quelques conclusions de base.

L’austère accentuation sur l’observation des règles de régime, sans aucun doute, fut reportée sur l’observation du Sabbat. La vénération des « éléments de l’univers » aurait aussi affecté l’observation du Sabbat et des temps sacrés, puisqu’on croyait d’une façon générale, que les pouvoirs astraux, qui dirigent les étoiles, dirigent aussi le calendrier et les vies humaines.

Nous savons que dans le monde païen, le Samedi était considéré comme un jour néfaste, à cause de son association avec la planète Saturne.  En raison des superstitions astrales dominantes, associées avec les jours de la semaine, toute observation du Sabbat, encouragée par les enseignants ascétiques Colossiens— connus pour leur adoration des éléments du monde— pouvait seulement être d’un genre rigoureux et superstitieux. Une mise en garde par Paul, contre un tel genre superstitieux de l’observation du Sabbat, n’était pas seulement appropriée, mais aussi désirable. Dans ce cas, Paul pouvait attaquer, non le principe de l’observation du Sabbat, mais sa perversion.

6. Le Sabbat dans Romains

Deux types de croyants. Le Sabbat n’est pas explicitement mentionné dans l’épître de Paul aux Romains. Cependant, dans le chapitre 14, l’apôtre fait une distinction entre deux types de croyants: Le « fort » qui « croit pouvoir manger de tout » et le « faible » qui mange seulement « des légumes » et ne boit pas de vin (Rm 14:2, 21). La différence s’étend aussi à l’observation des jours, même s’il ne soit pas clair, lequel des deux estimait « un jour supérieur à un autre » et lequel estimait tous les jours « égaux » (Rm 14:5).

Plusieurs ont prétendu que le Sabbat hebdomadaire tombe sous le cadre de cette distinction relative aux jours. Ils présument que les croyants « faibles » estimaient le Sabbat supérieur aux autres jours, alors que les « forts » considéraient le Sabbat comme les autres jours de la semaine.

  Pas de références à la loi mosaïque.

Le Sabbat, peut-il être légitimement lu dans ce passage? À mon avis, ceci est impossible, pour au moins trois raisons. D’abord, la controverse entre les croyants « faibles » et les croyants « forts », concernant le régime et les jours peut à peine remonter jusqu’à la loi de Moïse, parce que nulle part, la loi mosaïque prescrit un strict végétarisme, une abstinence totale de vin, ou une préférence de jours vraisemblablement pour le jeûne.

Que la loi mosaïque ne soit pas mise en jeu dans Rm 14, est aussi indiqué par le terme « koinos— commun », lequel est employé pour désigner un aliment « impur » (14:14). Ce terme est radicalement différent du mot « akathartos— impur » employé dans Lv 11 (Septante) pour désigner des aliments illégaux.

Apparemment le débat sur la viande que d’elle-même, était permise d’être mangée, mais à cause de son association avec l’adoration idolâtre (cf. 1 Co 8:1-13) elle était regardée par certains comme « koinos— commun », c’est à dire, ce qui est impropre à la consommation humaine.

Toute la discussion dans Romains 14, n’est pas à propos de la liberté d’observer la loi, contre la liberté de pas l’observer, mais concerne les scrupules de conscience, « peu importants », dictés, non par les commandements divins, mais par des conventions et superstitions humaines. Puisque ces différentes convictions et pratiques n’ébranlent pas l’essentiel de l’Evangile, Paul conseille un respect et une tolérance mutuelle dans cette affaire.

  Pas d’endossement de tous les jours « égaux ».

Deuxièmement, Paul applique le principe de base « Celui qui attribue de l’importance à un jour particulier le fait pour honorer le Seigneur » (Rm 14:6FC), seulement dans le cas de la personne qui observe le jour. Jamais dit-il l’opposé, c’est à dire l’homme qui estime tous les jours pareils, les estimes « pour honorer le Seigneur ».

En d’autres termes, concernant le régime, il enseigne qu’une personne peut honorer le Seigneur en mangeant ou en s’abstenant (14:6) mais pour ce qui concerne les jours, il ne concède même pas que la personne qui regarde tous les jours pareils fait ainsi pour le Seigneur. Donc, Paul donne à peine son endossement à ceux qui estiment tous les jours pareils.

  L’observation du Sabbat: Pour les croyants « faibles »?

Troisièmement, si, comme cela était généralement présumé, c’était le croyant « faible » qui observait le Sabbat, Paul se classerait lui-même avec les faibles, puisqu’il observait le Sabbat et d’autres fêtes juives (Ac 18:4, 19; 17:1, 10, 17; 20:16). Paul, pourtant se voyait lui-même comme « fort » (« nous qui sommes fort » 15:1), ainsi, il pouvait à peine avoir pensé à l’observation du Sabbat, quand il parle d’une préférence sur les jours.

Le support pour cette conclusion est fourni aussi par le conseil de Paul: « Que chacun soit pleinement convaincu dans sa propre pensée » (14:5). Il est difficile de voir comment Paul pouvait réduire l’observation des jours saints, tel que le Sabbat, la Pâque, et la Pentecôte, à une affaire de conviction personnelle, sans jamais expliquer la raison pour cela. Ceci est de plus surprenant, puisqu’il travaille longuement à expliquer pourquoi la circoncision n’était plus obligatoire pour les Gentils.

Si Paul avait enseigné à ses convertis Gentils de voir l’observation du Sabbat, comme une affaire de conviction personnelle, les Chrétiens Juifs l’auraient immédiatement accusé de témérité en annulant la loi du Sabbat, comme ils firent pour ce qui concerne la circoncision (Ac 21:21). Le fait qu’il n’y a pas d’indication d‘une telle controverse dans le Nouveau Testament, indique que Paul n’a jamais découragé l’observation du Sabbat, ou encouragé l’observation du Dimanche à sa place.

  Jours de jeûne.

Probablement que la préférence sur les jours, dans les Romains, avait à faire aux jours de jeûne, plutôt qu’aux jours de fêtes, puisque le contexte s’occupe d’abstinence de viande et de vin (Rm 14:2, 6, 21). Un soutien pour ce point de vue est fourni par la Didache (ch. 8) laquelle enjoint de jeûner le mercredi et le vendredi, plutôt que le lundi et jeudi, comme les Juifs.

Paul refuse de délibérer sur ces affaires privées, tel que le jeûne, parce qu’il reconnaît que les exercices spirituels peuvent être accomplis de différentes façons, par différentes personnes. La chose importante pour Paul est de rechercher « ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle » (14:19).

  Pas d’insinuation de conflit.

S’il y avait un conflit dans l’Eglise de Rome, concernant l’observation des jours saints, le problème aurait été encore plus manifeste que celui sur le régime. Après tout, les habitudes de manger sont une affaire privée; mais l’observation du Sabbat est un exercice religieux public de toute la communauté. La moindre discordance sur le dernier, aurait été non seulement digne de remarques, mais aussi incendiaire.

Le fait que Paul accorde 27 versets à la discussion des aliments et moins de 2 versets (14:5-6) à celle des jours, suggère que la dernière fût un problème très limité pour l’église Romaine, probablement parce qu’il avait à faire à une conviction personnelle sur le pour ou le contre de certains jours pour accomplir certains exercices spirituels, tel que jeûner.

Dans le monde Romain, il y avait une croyance superstitieuse, que certains jours étaient plus favorables que d’autres pour entreprendre certains projets déterminés. Fréquemment, les Pères blâmaient les Chrétiens pour avoir une telle mentalité superstitieuse.  Il est possible que Paul fait allusion à cette sorte de problème, qui, cependant, dans son temps, était encore trop petit pour mériter beaucoup d’attention. À la lumière de la considération ci-dessus, nous concluons qu’il est à peine probable que le Sabbat soit inclus dans les « jours » de Romains 14:5.

7. Le Sabbat dans Galates.

  Similarités et différences.

Dans Galates comme dans Romains, le Sabbat n’est pas explicitement mentionné. Paul fait mention, cependant, que quelques Galates Chrétiens étaient eux-mêmes circoncisés (Ga 6:12; 5:2) et avaient commencé à observer « les jours, les mois, les temps et les années » (Ga 4:10).

À bien des égards, la polémique dans Galates 4:8-11 est remarquablement similaire à celle de Colossiens 2:8-23. Dans les deux endroits, l’observation superstitieuse des temps sacrés est décrite comme l’esclavage à des « éléments.» Dans Galates, cependant, la dénonciation des « faux enseignants » est plus forte. Ils sont regardés comme « maudits/ anathèmes » (Ga 1:8-9) parce qu’ils enseignaient « un évangile différent ». Leur enseignement, que l’observation des jours et des saisons était nécessaire pour la justification et le salut, déforme le véritable coeur de l’Evangile.

  Jours de la semaine.

Qu’il y ait allusion au Sabbat ou non dans Galates, dépend de l’interprétation des « jours » (hemerai— Gal 4:10). Quelques critiques argumentent, sur la base du passage parallèle de Colossiens 2:16, où les « Sabbats » sont explicitement mentionnés, que « les « jours » indiquent certainement même les Sabbats. »

Nous ne nions pas cette possibilité, mais ci-dessus, nous avons montré que le pluriel « Sabbats » employé dans Colossiens, était la désignation courante, non seulement pour le jour du Sabbat, mais aussi pour toute la semaine entière. Ainsi, le pluriel « jours » de Galates pourrait bien indiquer que les « Sabbats » Colossiens sont des « jours de la semaine » et pas l’inverse. Si Paul, dans Galates 4:10, pensait aux fêtes juives, pourquoi ne leur a-t-il pas donné leurs noms habituels, comme il le fit dans Colossiens 2:16?

En supposant, sans concessions, que les Sabbats font parti des « jours » observés par les Galates, les questions qui doivent être posées sont: Qu’est ce qui motiva l’observation du Sabbat et des festivités? De plus, Paul est-il opposé à l’observation du Sabbat et des fêtes, ou dénonce-t-il l’usage déformé de ces pratiques religieuses?

  Motivations superstitieuses.

Il est généralement entendu que l’observation des temps sacrés par les Galates, était motivée par des croyances superstitieuses dans les influences astrales. Ceci est suggéré par la charge de Paul que leur adoption de ces pratiques était équivalent à un retour à leur assujettissement païen précédent, aux esprits et démons élémentaires (Ga 4:8-9). Apparemment, à cause de leur milieu social païen, les Galates, comme W. Rordorf déclare si bien, « pouvaient discerner dans l’attention particulière rendue par les Juifs à certains jours et saisons, rien de plus qu’une vénération religieuse rendue aux étoiles et aux forces naturelles.»

Le souci de Paul, n’est pas d’exposer les idées superstitieuses attachées à ces observations, mais plutôt de contester, tout le système de salut, que les faux enseignants de Galates, avaient inventé. En traitant la justification et l’approbation avec Dieu, à de telles choses comme la circoncision et l’observation des jours et des saisons, les Galates rendaient le salut dépendant d’un exploit humain. Pour Paul, ceci est une trahison de l’Evangile: « Vous êtes séparés de Christ, vous qui cherchez la justification dans la loi; vous êtes déchus de la grâce » (Ga 5:4).

C’est dans ce contexte, que la dénonciation de Paul de l’observation des jours et des saisons, doit être comprise. Si la motivation pour ces observations n’avait pas sapé le principe vital de la justification par la foi en Jésus-Christ, Paul aurait seulement recommandé la tolérance et le respect (comme il le fait dans Romains 14), même si quelques idées étaient étrangères à l’enseignement de l’Ancien Testament. Cependant, les motivations pour ces pratiques adultéraient la vraie base du salut. Ainsi, l’apôtre n’a pas de choix que de les rejetées. Alors, dans Galates, comme dans Colossiens, ce n’est pas au principe de l’observation du Sabbat à quoi Paul s’oppose, mais plutôt à l’usage perverti des observations du culte, lesquelles furent désignées pour promouvoir le salut comme une réalisation humaine, plutôt qu’un don divin de grâce.

7. Conclusion

Plusieurs conclusions émergent de cette étude, de l’attitude de Paul vers la loi en général, et le Sabbat en particulier.

D’abord, les trois textes (Col 2:14-16; Rm 14:5; et Ga 4:10) généralement allégués comme preuve de la répudiation de Paul du Sabbat, traitent, non avec la validité ou l’invalidité du commandement du Sabbat pour les Chrétiens, mais plutôt avec des pratiques ascétiques et cultuelles, qui sapent (surtout dans Colossiens et Galates) le principe vital de la justification par la foi en Jésus-Christ.

Secondement, dans le passage crucial de Colossiens 2:16, l’avertissement de Paul n’est pas contre la validité d’observer les fêtes comme telles, mais contre l’autorité des faux enseignants de légiférer sur la façon de leur observation. Implicitement, Paul exprime une approbation plutôt qu’une désapprobation de leur observation. Toute condamnation avait à faire avec une déformation, plutôt qu’avec le précepte même.

Troisièmement, la tolérance de Paul, avec respect, pour la nourriture et les jours (Rm 14:3-6) indique qu’il n’aurait pas encouragé l’abandon du Sabbat et l’adoption de l’observation du Dimanche à sa place. S’il avait agi ainsi, il aurait affronté des disputes sans fin, avec les défenseurs du Sabbat. L’absence de toute trace d’une telle polémique est peut-être l’évidence la plus forte du respect de Paul pour l’institution du Sabbat.

Dans l’analyse finale, l’attitude de Paul envers le Sabbat doit être déterminée, non sur la base de sa dénonciation des observations hérétiques et superstitieuses, lesquelles pouvaient avoir influencé l’observation du Sabbat, mais plutôt sur la base de son attitude totale envers la loi.

La faute de comprendre que Paul rejette la loi en tant que méthode de salut, mais la maintient en tant que critère moral de conduite chrétienne, a été à la base, la cause de beaucoup de malentendus sur l’attitude de Paul envers la loi en général, et envers le Sabbat en particulier. C’est notre fervent espoir, que ce livre aidera à clarifier ce malentendu et à découvrir, avec Paul, que « la loi est bonne, pourvu qu’on en fasse un usage légitime » (1 Tm 1:8).


 Notes de bas de page

[1] Une étude brève de cette interprétation se trouve dans l’appendice «Paul et le Sabbat» dans mon livre Du Sabbat au Dimanche, traduction française de Dominique Sébire (P. Lethielleux, Paris 1984) pp. 265-268.

  Paul K. Jewett, The Lord’s Day: A Theological Guide to the Christian Day of Worship (Grand Rapids, 1971), p. 45.

  Pour une vaste liste de commentateurs qui tiennent à la nature syncrétiste de l’hérésie des Colossiens, voir Du Sabbat au Dimanche, traduction française de Dominique Sébire (P. Lethielleux, Paris 1984) p. 268, note 13.

  Edward Lohse, A Commentary on the Epistles to the Colossians and to Philemon (Philadelphia, 1971), p. 116. Dans une veine similaire, Herold Weiss souligne que dans l’argument de Paul (Col 2:8-19), la loi «ne joue aucun rôle.» (“The Law in the Epistle to the Colossians,” The Catholic Biblical Quarterly 34 [1972]: 311).

 Ma discussion et des exemples se trouve dans Du Sabbat au Dimanche, traduction française de Dominique Sébire (P. Lethielleux, Paris 1984) pp. 271-274.

  Martin Luther, “Wider die himmlischen Propheten,” dans sa Sämtliche Schriften, éd. par Johann Georg Walch (1890), vol. XX, col. 148.

  D. R. De Lacey, “The Sabbath/Sunday Question and the Law in the Pauline Corpus,” From Sabbath to Lord’s Day. A Biblical, Historical, and Theological Investigation, Donald A. Carson, éd. (Grand Rapids, 1982), p. 182.

  D.R. De Lacey, “The Sabbath/sunday question and the law in the pauline corpus,” dans From Sabbath to Lord’s Day, ed. D.A. Carson (Grand Rapids, 1982), pp. 182-183. Nous soulignons.

  Eduard Lohse (note 4), p. 115.

  Pour des textes et une discussion, voir G. Bornhamm, “Lakanon,” Theological Dictionary of the New Testament, ed. Gerhard Kittel (Grand Rapids, 1967), vol. 4, p. 67; aussi J. Behm écrit dans le même Theological Dictionary of the New Testament, IV, p. 297: «Les Grecs et les Romains savaient que l’abstention rend un réceptif aux révélations extatiques».

  Voir ma discussion dans Du Sabbat au Dimanche, traduction française de Dominique Sébire (P. Lethielleux, Paris 1984) pp. 278-279.

  Eduard Lohse (n. 4), p. 116.

  Voir la Septante, 2 Ch 2:4; 31:3; Né 10:33; Ez 45:17; Os 2:11. Aussi Jub 1:14; Jos. Ber. 3:11; Justin, Dialogue avec Tryphon 8:4.

  Ceci est la vue de Nobert Hugedé, Commentaire de L’Epître aux Colossiens (Paris, 1969), p. 144. Sur l’usage des «sabbats» au pluriel, pour désigner la semaine en entière, voir Eduard Lohse, “Sabbaton,” Theological Dictionary of the New Testament, ed. Gerhard Friedrich (Grand Rapids, 1971), vol. 7, pp. 7, 20.

  Günter Bornhamm accentue cette vue, quand il écrit: «Paul mentionne la nouvelle lune et le Sabbat (Col 2:16), des jours, des mois, des saisons, et des années (Ga 4:10), c’est à dire, dans chaque cas les jours et les saisons ne se tiennent pas sous le signe de l’histoire du salut, mais sous le signe des cycles périodiques de la nature, c’est à dire, en correspondant au mouvement des étoiles» (“The Heresy of Colossians,” in Conflict at Colossae, éds. Fred O. Francis and Wayne A. Meeks, SBL Sources for Biblical Study 4, 1973, p. 131).

  Pour des textes et une discussion, voir Du Sabbat au Dimanche, traduction française de Dominique Sébire (P. Lethielleux, Paris 1984) p. 147 et p. 200.

  Paul K. Jewett reconnaît prudemment que «si Paul avait introduit l’exercice du culte le Dimanche, parmi les Gentils, cela semble probable que l’opposition Juive aurait accusé sa témérité de rejeter la loi du Sabbat, comme ce fut le cas avec référence, au rite de circoncision (Ac 21:21)» (note 2), p. 57.

  Pour des textes et une discussion, voir Du Sabbat au Dimanche, traduction française de Dominique Sébire (P. Lethielleux, Paris 1984) p. 208.

  Voir, par exemple, Willy Rordorf, Sunday: The History of the Day of Rest and Worship in the Earliest Centuries of the Christian Church (Philadelphia, 1968), p. 131; C. S. Mosna, Storia della Domenica dalle Origini Fino agli Inizi del V. Secolo (Rome, 1969), p. 183.

  Willy Rordorf (note 19), p. 133.

(Ce texte est extrait de «Le sabbat dans le Nouveau-Testament» par Samuele BACCHIOCCHI)

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